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La Tunisie face aux enjeux diplomatiques

Editorial La Presse

 

Parmi les domaines qui ont été lourdement impactés par les effets de la Révolution, les Affaires étrangères. Un domaine dans lequel, historiquement, la Tunisie avait toujours opté pour un positionnement neutre, en défendant les causes justes, sans s’impliquer pour autant dans les conflits. Préférant, au contraire, jouer la médiatrice, porteuse de messages de paix, fidèle à l’histoire du pays et à ses valeurs.

Il se trouve que le prestigieux département qui s’érige sur les hauteurs du Nord-Hilton avait été dirigé depuis 2011, par des bons et des moins bons, qui, parfois et sans peser la portée de leurs actes et décisions, ont entraîné le pays dans des conflits dont il aurait très bien pu se passer.

Sur le plan interne, le ministère s’est retrouvé, à l’instar de la plupart des institutions nationales, en proie à des conflits partisans et claniques qui ont impacté son rendement. Les nominations basées sur la loyauté, plutôt que sur la compétence, ont eu un effet dévastateur sur un département, a fortiori régalien, qui a pour lourde mission de défendre les intérêts de la nation à l’échelle internationale.

Et comme si cela ne suffisait pas, les luttes internes qui se sont envenimées, à une certaine époque, se sont exportées ensuite sur la place publique, dévoilant les coulisses d’une administration dont, traditionnellement, l’action et le fonctionnement s’appuient sur la discrétion et le sens de la retenue.

Et voilà que, pas plus tard que la semaine dernière, ces pratiques s’invitent une nouvelle fois sur le devant de la scène. Tant et si bien que le ministère de tutelle s’est fendu d’un communiqué virulent dans lequel il précise qu’il allait «sans hésitation, et au-delà de toute pression, engager des poursuites administratives et judiciaires à l’encontre de toute personne qui serait impliquée dans des dépassements ayant entravé le bon fonctionnement de l’administration».

Le ministère ajoute que ces manquements qui enfreignent les lois en vigueur ont eu des répercussions négatives sur l’action diplomatique. Rien de moins ! Et se réserve donc le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour engager des poursuites contre des parties qui ont «propagé des mensonges et induit en erreur l’opinion publique, en vue de semer la zizanie et déstabiliser l’action diplomatique», peut-on encore lire.

Résumons-nous, au lieu de s’occuper de ce qui est important en cette période complexe et décisive; comme porter la voix des Palestiniens qui subissent une guerre génocidaire. Au lieu d’œuvrer à défendre les intérêts de la Tunisie dans les assises internationales, de protéger nos compatriotes où qu’ils se trouvent. Au lieu d’entretenir les bonnes relations avec nos partenaires historiques et en établir de nouvelles, porteuses de grands projets de coopération. On se chamaille entre nous. Si ce n’est pas de l’inconscience dont la portée est gravissime sur l’image du pays, cela relève carrément de l’indignité.

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